A partir de l'expérience de mixité sociale vécue par des enfants gitans sédentaires ou en migration (Perpignan, Toulouse, Barcelone) et des enfants marocains de familles ayant récemment immigré en France, l'auteur cherche à identifier les processus de déscolarisation de ces enfants dans des contextes communautaires où l'école ne peut leur assurer seule la transmission des compétences culturelles et sociales requises dans la société française pour acquérir l'autonomie adulte et citoyenne.
...En explorant la ville de Saint-Denis, ses particularités historiques et sociales comme ses orientations politiques, cet ouvrage analyse dans quelles conditions se construit une politique municipale de la jeunesse. (extrait de la quatrième de couverture)
Le principe d'indifférenciation postulé par l'institution militaire répond à des objectifs fonctionnels et se traduit par des logiques de subordination au collectif des individus qui le composent. La socialisation professionnelle permet ainsi aux nouveaux militaires d'acquérir une culture commune, de devenir un membre de ce groupe et de s'y identifier. Dans le même mouvement, elle permet de se différencier de celui qui n'est pas membre du groupe de part et d'autre d'une fontière symbolique. Or, un travail d'imposition et d'entretien de la frontière s'effectue non seulement entre membres et non-membres, mais également entre co-membres et sur le même territoire.; C'est sur la base d'une enquête dont la population est constituée de jeunes Français issus de l'immigration ayant décidé d'embrasser la carrière des armes et recrutés par concours que l'auteur analyse la socialisation et l'indifférenciation postulée ou l'idéologie professionnelle de l'égalité de traitement, la culture commune et la différenciation dans l'institution militaire, l'idéologie professionnelle de l'égalité de traitement à l'épreuve des effets socioculturels de la professionnalisation, pour enfin, nous livrer des paroles d'"étrangers".
En s'appuyant sur des sources provenant des archives de deux entreprises du textile argentines, cet article analyse l'intégration de la main-d'oeuvre immigrée au monde industriel,sa mobilité socio-professionnelle et la manière dont se déroule le processus de socialisation où les réseaux sociaux sont primordiaux.; Dans la première partie l'auteur se focalise sur les rôles des réseaux familiaux dans des contextes d'industrialisation récente et dans le cadre de l'immigration contemporaine en Argentine, tandis que dans la deuxième partie,elle cherche à reconstruire la trame des relations sociales des immigrés espagnols et italiens et des travailleurs argentins dans les industries étudiées. Pour ce faire, sont analysés l'embauche dans ces firmes, les modalités de travail et la façon dont l'espace de travail prend forme. Enfin, l'auteur approfondit la question visant à savoir si le fait de disposer d'un réseau social dense dans la sphère du travail rend possible ou non la différenciation avec un autre groupe et l'existence de réseaux ethniques dans des contextes industriels.
L'analyse socio-historique des conditions d'émergence et de consolidation de la politique de logement social à destination des Français musulmans d'Algérie puis les étrangers vivants en « isolés » en France dans la deuxième moitié du XXe siècle met en évidence un processus d'institutionnalisation. L'analyse met d'autre part en évidence les tentatives de reproblémisation du logement social pour les résidants des foyers dans les années 1970, à l'occasion des grèves des loyers. En prolongeant l'investigation jusqu'à la période contemporaine, on s'intéresse ainsi plus largement aux modalités d'incorporation de dispositions spécifiques à l'espace du foyer et aux formes de survivance de la réalité institutionnelle à travers le temps.
Dans cet article, l'auteur non seulement étudie les modalités de reproduction des rapports sociaux de sexe dans les quartiers d'habitat social en France et les effets de genre dans l'analyse des violences que subissent les jeunes filles maghrébines en articulant espace public/espace privé, mais elle interroge les effets pervers d'une ethnicisation de certains phénomènes sociaux, ce qui comporte le risque de renforcer les représentations associées aux descendants de migrants par un double processus de naturalisation des violences des garçons et de victimisation des filles.; Après avoir examiné les espaces familiaux en mutation et l'identité masculine malmenée, l'auteur analyse l'appropriation masculine de l'espace public et les injonctions de genre et se demande si les quartiers sont un cadre propice à la construction des réputations. Les violences à l'encontre des jeunes filles maghrébines et l'insécurité les menent à adopter d'autres stratégies parmi lesquelles la visibilité ou l'invisibilité comme résistance à la domination (des garçons).
Résultats et synthèse d'une enquête effectuée au printemps 2000 dans un choix de lycées de Marseille
Analyse des configurations familiales favorisant un investissement sportif des jeunes filles issues de l'immigration maghrébine en France.; Si la majorité des sportives ont passé leur enfance dans des quartiers urbains d'habitat social dont elles ont investi l'espace public en compagnie d'un groupe de pairs majoritairement masculins, cette socialisation enfantine représentant pour ces filles "du dehors" une initiation informelle à la pratique sportive, le rôle de l'univers familial dans cet investissement est également important, les grands frères et les cousins étant les initiateurs privilégiés, les pères exerçant leur autorité à distance, les mères devenant des complices protectrices et la grande soeur étant un soutien matériel.
Outre la dimension économique à travers laquelle elle est le plus souvent perçue, la crise de l'intégration de la société française s'applique à la société dans son ensemble, et donc aussi aux institutions de socialisation et de régulation sociale : famille, école, habitat social, entreprise, syndicats, champ politique, idéologies messianiques. La crise identitaire se manifeste de différentes manières et revêt plusieurs dimensions, s'observant d'bord dans la difficulté à faire le deuil de la perte des colonies, dans la construction européenne, dans la mondialisation. C'est dans ce contexte général qu'apparaît la crise des valeurs et du sens. Ainsi, la crise de l'intégration des immigrés (ou plutôt des politiques les concernant) n'est que l'une des dimensions de la crise de la société française.
Plusieurs contributions apportent un éclairage sur différents aspects du comportement violent des jeunes.
Si hier la rue apparaissait révolutionnaire, porteuse de changement, elle voit aujourd'hui s'exprimer des violences qui traduisent des inégalités sociales et culturelles toujours plus fortes. La rue contient aussi des formes plurielles de socialisation et de désocialisation, elle montre comment des "exclus de l'intérieur" et des "inclus" se côtoient, s'évitent ou entrent en conflit. Elle montre aussi comment certaines formes de mobilisation collective traduisent, peut-être, le désir de recréer confiance et entente. (Présentation de l'éditeur)
En partant du postulat que toute réflexivité est socialement déclenchée et que la conscience de soi naît de décalages entre les cadres de socialisation, l'auteur conclut que cette expérience semble s'imposer aux étrangers dès lors qu'ils s'engagent dans des situations non entièrement codées à l'intérieur d'une société d'accueil. Etant donné que la réalité de cette société est tant objective que subjective, l'acquisition d'un "je" pour le migrant serait égalemnt indissociable d'un travail d'interprétation des mondes objectifs vécus.; Pour analyser cette synthèse de soi, l'auteur étudie neuf récits de vie des étrangers installés depuis plusieurs années en France, des étrangers culturellement assez proches de la société française et géographiquement éloignés des dynamiques urbaines de stigmatisation, ceci pour montrer que la constitution du migrant en sujet réflexif peut aussi se faire sans que de profondes distances et discordances culturelles ne séparent objectivement société d'origine et société d'accueil.
A la lumière des travaux sur la mobilité sociale, en particulier sur les cadres et entrepreneurs d'origine algérienne, l'auteur décrit la façon dont la question de l'intégration a été abordée et délaissée au profit d'une analyse des manières de prendre place dans la société. Si la notion d'intégration est polysémique renvoyant couramment à une idée positive, elle est aujourd'hui essentiellement employée pour qualifier une politique publique visant à limiter certains "problèmes sociaux" ayant trait à ceux qui sont considérés comme n'ayant pas une attitude conforme à la norme dominante et qui sont, à ce titre, considérés comme différents.; Dans cet article, l'auteur analyse tour à tour les heurs et malheurs de l'intégration des populations immigrées en France ainsi que le passage des modes d'intégration aux processus de socialisation, pour arriver à la conclusion que la question n'est "pas de savoir si elles sont intégrées, mais de savoir si on accepte de leur reconnaître une place".
Résultats de recherche sur le vécu de femmes polonaises qui sont en couple avec des Français et des Américains. L'analyse permet d'amorcer des réponses aux questions suivantes : "Comment l'interculturel se construit ? quels sont les éléments que l'on accepte d'une autre culture ? Que l'on intégre dans son identité ? Quels sont les obstacles à l'intégration ? quels sont les éléments qui manquent aux immigrés dans la culture nouvelle ?"
A travers l'étude d'une population assez représentative, le cas des jeunes d'origine maghrébine vivant dans les quartiers difficiles de la région parisienne, l'auteur s'attache à démontrer la fébrilité et la fragilité du discours prônant l'intégration par le sport. En effet, l'intervention de plusieurs variables culturelles, spirituelles, ethniques, économiques et institutionnelles compromet l'optimisme affiché par les défenseurs de cette thèse.